Histoire du pastel

L’origine du pastel remonte à la Préhistoire. Les artistes des peintures
rupestres employaient un procédé très proche de la fabrication des pastels actuels sur les murs des cavernes.
Le pastel connaît son apogée au XVIIIe siècle. Le portrait sera le terrain d’affrontement entre les peintres à l’huile et les pastellistes.
Pas de séchage, une mise en oeuvre rapide, des temps de pause raccourcis, une rapidité d’exécution, sont les atouts du pastel sec.
Chardin, Degas, Puvis de Chavannes, Quentin de la Tour en font leur technique de prédilection. Le pastel est probablement le médium le plus proche de l’artiste, il fait corps avec lui. Il est direct, sensuel.
Après une longue période d’oubli, le pastel, tel le Phénix, renaît depuis quelques années de ses cendres. Un engouement. De plus en plus d’artistes et de passionnés s’adonnent à la pratique de la peinture au pastel. Il suffit d’observer l’intérêt porté par les fabricants de matériaux beaux-arts et par la presse artistique spécialisée pour mesurer cette renaissance.
Le pastel sec est moyen d’expression à la croisée du dessin et de la peinture. Il est polyvalent et permet une grande variété de style et d’expression.


Fabrication description du pastel

Les pastels doux — plus généralement appelés « pastels » et non « pastels doux» — sont des crayons faits de pigments en poudre, faiblement liés dans une solution de gomme adragante ou de colle méthyle. Ils contiennent généralement un conservateur et parfois un fongicide. On trouve sur le marché une large gamme de degrés différents : dur, moyen ou doux (ce dernier étant le plus traditionnel) et de formes différentes : minces ou épais, carrés ou cylindriques. Les pastels peuvent être vendus séparément ou en boîte d’un assortiment de couleurs. Le crayon pastel avec gaine de bois est légèrement plus dur que le pastel conventionnel. Vous pouvez aussi fabriquer vos propres pastels

Dans l’art du pastel il n’y a pas de palette et le pigment est déposé directement sur le support.
Les mélanges sont moins aisés à réaliser que dans les autres techniques et l’utilisation de plusieurs pigments pour les obtenir saturerait vite le papier. Pour cette raison les fabricants proposent une très large gamme de teintes. La plupart d’entre eux partent d’une série de couleurs de tête pures qu’ils éclaircissent avec des pigments blancs ou assombrissent avec du noir. Je rappelle que, selon les marques, la texture varie de la plus dure à la plus tendre.
Pour le néophyte, se repérer parmi les nombreuses marques présentes sur le marché, connaître la qualité de chaque pastel, faire le choix des couleurs, représente souvent un casse tête.

La plupart du temps, le débutant, pour faire un test, achète une boîte de 24 ou 36 pastels et se rend vite compte que la gamme des couleurs dont il dispose est très limitée. En outre, avec une seule marque la dureté des pastels est pratiquement toujours la même.
Or, l’indice de dureté des pastels : extra-tendres, tendres, durs et extra-durs, est un paramètre très important à considérer. Tout comme dans la peinture à l’huile il y la règle de peindre « gras sur maigre », dans le pastel on pourrait établir la règle du « tendre sur dur ».


Les marques de pastels

Pastels RembrandtPastels Rembrandt/Talens
Pastel sec de base et à texture un peu dure. Parfait pour commencer son travail sur les premières couches. Polyvalent. Belle progression dans les teintes claires et
moyennes.Une gamme de 203 couleurs. Du débutant au confirmé.

 

 

Pastels GiraultPastels Girault
Polyvalent. Peut-étre utilisé du début à la fin d’un tableau. Belle progression de couleurs. Bonne couverture. Teintes foncées très appréciées. Texture agréable, roule sous les doigts à l’estompage.
Usage tous niveaux.
Distribution trop confidentielle à mon goût
526 teintes.
Tout pastelliste se doit de posséder du Girault dans sa boite
à outils.

 

Pastels à l'écu SennelierPastels à l’écu Sennelier
Marque prestigieuse. Tendre et friable. Du pigment pur sans colle. Couleurs Intenses. Des rouges sublimes.
À utiliser pour donner du corps et de la matière à son travail. Nécessite de l’expérience. Parfait pour les rehauts.
525 teintes.

 

 

Pastels SchminckePastels Schmincke
Poudreux et onctueux. Permettent de beurrer le support.
Très belle gamme de 400 teintes.
Du lourd pour empâtement et travail en charge.
Plutôt pour pastelliste confirmé.

 

 

Pastels Unisson ColorPastels Unisson Color
Fabrication artisanale conçue par un artiste peintre pastelliste
exigeant.
Très belle gamme équilibrée et progressive.
400 teintes raffinées et intenses, riches en pigments.
Texture agréable au toucher soyeux, aspect faisant penser aux
cigares du pharaon de Tintin.

 


Les supports

Malgré tous les efforts réalises par les fabricants, le support idéal n’existe pas. Il faut s’adapter et choisir le support en fonction de la marque des pastels utilisés, du sujet à traiter, de son niveau technique et de son style.
De nombreux pastellistes utilisent des supports variés tels que le bois, le carton, le papier, la toile, même le métal ; l’important étant que la poudre de pastel s’accroche et reste sur le support. Les fonds peuvent être préparés et teintés à l’aquarelle, à l’acrylique.

Le must étant de fabriquer nos propres supports. Je vous explique ici comment fabriquer son apprêt pour pastels.

canson-mi-teintesCanson Mi-Teintes
Support traditionnel du pastelliste. Gamme complète et étendue de coloris. Existe en pochettes, en feuille raisin, 70x 110 cm et en rouleau de 1,50x 10 m. Le papier idéal pour débuter sans se ruiner. Pour tous niveaux.
Attention toutefois de ne pas utiliser le côté alvéole, trop mécanique d’aspect, sauf cas particulier.

Capacité d’accroche    moyenne.

Pastelcard de SennelierPastelcard de Sennelier
Premier papier pumicif contemporain. Poudre de liège teintée et collée sur une cartonnette.
Texture d’accroche très bonne avec une surface à la granulosité fine.
Gamme de couleur complète et suffisante.
Une référence. Pour peintre confirmé. Gommage déconseillé.
Format raisin et 50 x 70 cm.
Son talon d’Achille : l’humidité.

 

SansFix de Rembrandt/Talens

C’est le petit frère cadet du Sennelier, avec une accroche plus rugueuse et une gamme de teintes plus limitées.

Art SpectrumArt Spectrum
Plus récent sur le marché des papiers
pour pastel.
Feuille de carton souple enduite
d’une préparation colorée texturée.
Granulosité de la surface un peu
grossière.
Gamme de couleurs intéressante.
Se gomme plutôt bien.
Ne craint pas l’eau.
Pour pastellistes confirmés.

Pastelmat ClairefontainePastelmat Clairefontaine
Le dernier des papiers commercialisés à
ma connaissance.
Une surface d’accroche précise pour un
tracé nerveux.
Agréable à travailler.
Grain très fin.
Se gomme mal.
Exige un geste maîtrisé.
Support pouvant être peint sans soucis.

 

Autre matériel utile

LES ESTOMPES
I e pastel n’est pas fait pour être fixé Une fois appliqué sur le papier, il est. très sensible au toucher à tel point que le moindre frottement l’altère en surface Mais c’est précisément cette instabilité qu:, permet ce mélange des couleurs sur le papier.
Grâce à la technique du fondu, il est possibible d’obtenir une surface uniforme à partir d’un trait ou d’une bande de couleur. Cela permet d’éliminer la trace laissée p le bâton de pastel ou l’effet de texture rendu par le grain du papier. Il existe de nombreuses méthodes de fondu et s’il y a d’autres moyens d’obtenir des estormpages, l’outil le plus pratique est souvent le bout des doigts. Les estompes en papier. Il s’agit de petits fuseaux de papier absorbant enroulés en spirale et dont l’extrémité est une pointe dure. Ils peuvent être utilisés de différentes manières. On peut s’en servir pour dessiner en trempant la pointe dans la poudre de pastel, mais aussi pour fondre des traits ou éliminer certains pigments qui n’ont pas bien adhéré au papier.

LE FIXATIF
Le pastel étant sec et d’une grande I— pureté de couleur, il n’est que très peu résistant au toucher. C’est ce qui en fait une technique picturale particulièrement délicate. En règle générale, il est conseillé de ne pas fixer la peinture au pastel, même s’il existe des fixatifs en vaporisateur qui, utilisés correctement, permettent de protéger une oeuvre du moins dans les premières étapes de sa réalisation. Il est important de comprendre que le fixatif présente de gros inconvénients pour le pastel. Par conséquent, on doit être prudent lors de son utilisation.

Le fixatif ne doit pas être utilisé au moment des finitions sinon la couleur éclatante du pastel s’obscurcira et s’empâtera. L’application du fixatif s’effectuera donc à n’importe quel stade de la réalisation de l’oeuvre si tant est que cette étape soit considérée comme terminée. Par exemple, on pourra fixer le dessin initial quand celui-ci sera parfaitement défini. Après fixage, toute application d’une nouvelle couleur ne viendra ni altérer ni modifier la couche fixée. Le fixatif doit être vaporisé à 30 cm au moins de l’oeuvre et il suffit d’une simple pulvérisation pour stabiliser la couleur sur le papier.