Matériel et fournitures

La peinture à l’huile n’a rien de difficile : il suffit de bien choisir son matériel et ses fournitures en tenant compte de leur compatibilité. comme dans beaucoup de domaines il est préférable de se doter un petit nombre de fournitures d’excellente qualité plutôt que d’acheter toute la boutique.

La peinture

La peinture à l’huile est vendue en tubes de différentes tailles, généralement en deux qualités : huiles extrafines (ou artiste) et huiles d’étude. Plus chères, les huiles extrafines possèdent des propriétés qui justifient la dépense. Les huiles d’étude n’ont pas l’éclat des huiles extrafines.

Les couleurs

Une douzaine de teintes suffisent pour la plupart des projets. Par exemple : Blanc de titane – Jaune citron – Jaune de cadmium foncé – Terre de sienne naturelle – Rouge de Venise – Rouge de cadmium écarlate – Rose ou magenta permanent – Bleu outremer – Bleu céruléum – Vert oxyde de chrome – Terre verte – Terre d’ombre naturelle.

Les brosses et les pinceaux

Il existe toutes sortes de brosses, de taille, de forme et de qualité très diverses. Choisissez quelques modèles de bonne qualité que vous conserverez longtemps. En peinture à l’huile, la tradition veut que l’on travaille avec des brosses en soies de porc. Elles sont dures et résistantes, permettent de prélever une bonne quantité de peinture et supportent bien la surface grainée des toiles. Pour les lignes et les détail, utilisez plutôt des pinceaux fins en poils plus souple. Les pinceaux en poil de martre sont parfaits, les pinceaux en poils synthétiques sont excellents aussi et bien moins chers.

La forme des poils détermine l’aspect de la touche te certaines brosses permettent plus de variantes que d’autres. Les brosses rondes conviennent à une foule d’emplois. Utilisez toute la tirure pour poser de larges plages de couleur et travaillez les détails à la pointe.

Les brosses plates sont utiles pour poser de larges bandes de peinture, et sur la tranche, elles donnent des traits assez fins. En revanche, elles laissent une trace carrée dont il faut tenir compte dans l’harmonie du tableau. Les brosses plates à sortie courte donnent des traits très texturés.

Enfin les brosses usées bombées, aux poils aplatis donnent des traits souples et légèrement effilés.

Si le choix de la brosse détermine l’allure des touches, il en détermine autant le caractère du tableau. Evitez de changer trop souvent de brosse dans un même tableau, vous risqueriez de donner à l’oeuvre une allure désordonnée. Entrainez vous à poser des traits fins avec une brosse large : si la touche est trop large, vous la corrigerez avec la couleur du fond. c’est ce genre de superposition qui confère aux tableaux à l’huile leur caractère et leur puissance.

La palette

Le choix de la palette, de sa forme, de sa taille et de son matériaux dépend de votre manière de travailler. Les palettes en papier pelable, très pratiques pour échapper à la corvée du nettoyage, ont tendance à bouger au moindre souffle de vent et sont souvent trop petites. La forme en haricot de la palette traditionnelle en acajou s’équilibre bien sur le bras, ce qui n’est pas négligeable lorsqu’on travaille longtemps devant le chevalet. Elle est assez grande et permet de disposer d’une bonne quantité de peinture. En outre il est beaucoup plus facile d’évaluer les couleurs et les tons sur une surface foncée. Préférez les palettes en bois foncé aux modèles en mélamine blanche.

Au fils du temps, l’huile de la peinture imprègne le bois et améliore la qualité de la palette. Si vous la fabriquez vous même pensez à enduire le bois d’huile de lin à chaque nettoyage ou dès qu’il parait sec. De cette manière, la palette absorbera de moins en moins l’huile des couleurs qui, par conséquent, dureront plus longtemps.

En atelier mélangez vous couleurs sur une plaque ne verre. En la posant sur une feuille de papier de même couleur que le fond du tableau, et en changeant le papier chaque fois que nécessaire, vous serez parfaitement à même d’évaluer le choix des couleurs au fil de la progression de tableau

Les solvants et les médiums

Afin d’obtenir une pâte plus maniable, il est généralement nécessaire de diluer la peinture à l’huile avec un solvant ou un médium (mélange de solvant et d’huile). Au cours des premières étapes d’un tableau, les solvants comme la térébenthine distillée ou le white-spirit suffisent largement. Si vous ne supportez pas l’odeur tenace de la térébenthine, procurez-vous dans le commerce un substitut moins odorant.

On emploie généralement pour les huiles un médium à base d’huile de lin et de térébenthine. En séchant, l’huile de lin donne une finition brillante, mais elle jaunit avec le temps. Choisissez plutôt un médium spécifique qui ne contient qu’une faible proportion d’huile de lin.

Au fil de la progression du tableau, il est bon d’augmenter la proportion d’huile afin que la couche picturale ne se craquelle pas trop vite. Cette technique est appelée « gras sur maigre »

Couteaux et accessoires

Sur la palette, c’est au couteau que l’on modèle les mélanges de couleurs. Les modèles à manche courbé et à lame en acier souple sont plus faciles à utiliser et moins salissants que les modèles droits. Procurez-vous aussi un godet à pince (pincelier) que vous fixerez sur le bord de la palette afin d’avoir solvant et médium à portée de main. Complétez votre équipement par des bocaux et quelques torchons et chiffons doux pour le nettoyage des outils.

Supports

Le mot désigné la surface sur laquelle on peint. On peut peindre à l’huile sur de nombreux matériaux, mais les peintres privilégient depuis des siècles la toile tendue dont l’élasticité offre un caractère inégalé. Légère et facile à transporter, elle est idéale pour les grands tableaux, mais elle est assez fragile et doit être manipulée et entreposée avec soin pour ne pas se déchirer ou se déformer.

Pour débuter, il vaut mieux travailler sur les toiles enduites montées sur châssis que l’on trouve dans le commerce. Par la suite, vous achèterez peut-être la toile au rouleau afin de disposer de la taille et du format de votre choix. Dans ce cas, il faudra la tendre sur un châssis de quatre tasseaux en bois.

Les meilleures toiles sont en lin mais les toiles de coton grainé conviennent également aux huiles. Ces toiles sont vendues enduites ou non. Ici encore, pour plus de facilité, les débutants opteront pour une toile enduite prête à peindre. Il existe des toiles enduites pour les huiles ou pour les acryliques. Il ne faut jamais appliquer de l’acrylique sur une toile enduite pour les huiles, car l’huile de l’enduit repousse l’acrylique et la peinture se détache du support. En revanche, on peut parfaitement travailler à l’huile sur un support préparé pour l’acrylique.

LES PANNEAUX

Les panneaux en bois dur constituent d’excellents supports pour la peinture à l’huile. La plupart des artistes préfèrent travailler sur la face lisse car le grain de la face rugueuse est trop marqué et trop régulier. On peut utiliser toutes sortes de bois ainsi que du contreplaqué et du MDF (panneau de fibres de moyenne densité). Si vous aimez peindre sur un fond blanc, enduisez le panneau d’impression blanche. Si vous préférez travailler sur un fond neutre, appliquez une couche de colle de peau de lapin ou de colle PVA.

Les panneaux de bois enduit vendus dans le commerce sont parfaits pour les débutants, mais leur surface trop lisse ne facilite pas toujours le travail au pinceau. Je prépare mes panneaux moi-même en les couvrant d’une toile de mousseline. Si vous peignez souvent, vous aimerez préparer ainsi vous-même vos supports afin de disposer exactement de celui qui vous convient. Pour gommer le grain de la mousseline, j’enduis la surface de plusieurs couches d’apprêt en ponçant légèrement chaque couche avant de poser la suivante.

Les débutants sont parfois surpris par le résultat de leurs coups de pinceau, mais ils oublient que le grain du support joue un rôle déterminant dans l’aspect des touches. Faites plusieurs essais pour découvrir ce qui vous convient le mieux et préparez vos supports en fonction de votre style et de vos goûts.

LE PAPIER
Lorsqu’il est correctement préparé, le papier offre un support excellent pour la peinture à l’huile. On trouve dans le commerce du papier à peindre en feuilles ou en blocs, dont la surface mate retient bien les huiles. Si l’on n’accumule pas les couches de peinture, sa souplesse ne pose aucun problème. Son grand avantage est qu’il suffit de le couper pour ajuster son format à sa composition. Protégez les tableaux en les mettant sous verre.

LE CHEVALET
Élément indispensable de l’attirail du peintre, le chevalet permet de regarder le tableau de loin pour en évaluer la progression. Je possède un chevalet d’atelier et un chevalet de campagne équipé d’une boîte de couleurs. Si vous n’en achetez qu’un, choisissez un chevalet de campagne en hêtre ou en alliage, léger et maniable, pliant et peu encombrant, pouvant soutenir une toile d’un mètre de hauteur. On trouve dans le commerce des chevalets pliants d’excellente qualité que l’on range dans une boîte avec tout le matériel nécessaire. Ces boîtes-chevalets contiennent une palette et des supports pour transporter les toiles vierges et les tableaux en cours de séchage.